dimanche 2 septembre 2018

Depuis 1947, la commune de Champigny commémore le crash du bombardier B-17

Âgé de 96 ans, le lieutenant-colonel Demetrios Karnezis est l’invité des cérémonies du 75 e anniversaire du crash de son bombardier en 1943.
Depuis 1947, la commune de Champigny commémore le crash du bombardier B-17, tombé sur La Chapelle-Champigny en 1943 et rend hommage aux cinq aviateurs américains qui reposent au cimetière communal. Ce crash a également fait une victime civile, Marie Dumant. Les cinq autres aviateurs qui complétaient l'équipage ont pu sauter en parachute avant le crash.
Le dernier survivant
Ce week-end, pour le 75 e anniversaire de cet événement, quatre familles américaines font le déplacement. Avec elles, le dernier survivant des dix membres de l'équipage sera présent : le pilote du B-17. Le lieutenant-colonel Demetrios Karnezis a aujourd'hui 96 ans. Il sera l'invité d'honneur de ce week-end commémoratif.
Une exposition historique retraçant la mission du B-17 depuis son départ en Angleterre, jusqu'à l'évasion de son pilote et copilote à partir des côtes bretonnes, se tiendra dans la salle du conseil municipal de la mairie, du 1 er au 4 septembre. Les visiteurs découvriront des centaines de photos et documents inédits, issus des archives françaises, américaines, anglaises et allemandes.
Dimanche, les cérémonies commenceront dès 9 heures, avec une messe dans l'église Saint-Martin de Champigny, suivi d'une cérémonie au monument aux morts et d'une seconde cérémonie au mémorial, rue de Beaumont, sur le lieu du crash, avant que le cortège se rende au cimetière pour honorer les tombes des soldats.
Photos prises à la cérémonie ce 2 septembre 2018 . J-Y P L .....lien ci-dessous

samedi 11 juin 2016

Champigny sur Yonne défiguré par les éoliennes.


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 CE PAYSAGE CAMPESTRIEN NE SAURA PLUS QU'UN NOSTALGIQUE SOUVENIR, QUAND SERONT INSTALLES 25 ÉOLIENNES DE 150 MÈTRES DE HAUT!
















Sens ville gallo-romaine


Bien avant que la Gaule ne soit colonisée par l’envahisseur romain, les Sénons, fier peuple gaulois, s’étaient établis dans la région. En 390 avant J.-C. , sous la conduite de leur chef Brennus, Rome, pas encore éternelle, était tombée sous leur coups. Trois siècles plus tard, César terminera en vainqueur la Guerre des Gaules. Les cités et les campagnes gauloises vont devoir s’adapter à une nouvelle forme de société. 

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Plan de la ville romaine
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Sainte Colombe, édifiée au 19 ème siècle à Saint Denis-lès-Sens, histoire de la Sainte....

L'empereur Aurélien martyrise Sainte Colombe en 274



Sainte Colombe et l’empereur Aurélien

  • Coloma,  la future martyre, Sainte Colombe, très jeune fille de 16-17 ans, noble, née vers 255, 257, poussée par sa foi chrétienne, quitte Saragosse (l’actuelle communauté d’Aragon en Espagne) pour la  Gaule,  se fait baptiser à Vienne (Dauphiné) ; elle rejoint Sens avec ses amis Béate, Sanctien, et Augustin… ou le culte de la religion chrétienne fleurit.
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Statue de la Sainte, au somment de la Chapelle Sainte Colombe,
édifiée au19 ème siècle à Saint Denis-lès-Sens
Source: les Amis de la chapelle de Ste Colombe-lès-Sens 
  • Lucius Domitius Aurelianus est né vers  214/215,  en Pannonie  (à Sremska Mitrovica sur le  Danube, actuellement dans la province de Voïvodine en Serbie ),  de simple soldat  il parvient par degrés jusqu'au trône, à la mort de Claude II, en 270. Devenu Empereur, Aurélien il repousse les Goths, les Vandales, les Sarmates et les Marcomans, défait Zénobie, reine de Palmyre (en Syrie au nord est de Damas). Ayant rétabli la domination impériale sur l’Orient, Aurélien se tourne vers la Gaule en 274. Après avoir vaincu l'empereur gaulois Tetricus, à Chalon sur Saône, il arrive à Sens.
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Buste d'Aurélien "lauré et vêtu du paludamentum"

Ces deux personnages, aux destins hors du commun, séjournent à Sens, vers 274/275

  • Coloma avec ceux qui l'accompagnaient, fervents chrétiensse livrent tout entiers aux veilles, aux prières, aux jeûnes et à la visite des tombeaux des Saints.
  • Aurélianus adepte convaincu du Soleil Invaincu (Sol Invictus) croit fermement que son dieu, dont il allait d'ailleurs faire la divinité tutélaire de Rome, lui avait ordonné de rétablir l'unité de l'Empire.

Colombe est martyrisée et exécutée, peu de temps après Aurélius est assassiné lors d’un complot

  • Colombe, Béate, Sanctien et les autres, environ au nombre de vingt, comparaissent devant L’empereur Aurélien qui s'informe de leur conduite, les trouvant fermes et inébranlables dans « la profession de la religion chrétienne, il ordonne qu'ils « seront mis à mort après avoir été tourmentés par les plus affreux supplices ».  Probablement dans les arènes de Sens, ou selon certains textes sur la route de Saligny à « un mille de Sens »… Colombe, cependant, fut épargnée dans un premier temps. Colombe, après maints tourments, et péripéties légendaires, « un ours s’interpose face aux tortionnaires, la pluie éteint le bûcher, sauvant, la martyre… », sera finalement mise à mort par le glaive, sur la route romaine, à la première borne militaire, au nord de sens a proximité du site actuel de la Fontaine d’Azon, (près de Saint-Denis-lès-Sens, à Saint Clément).
C’est à partir de ce site que naît le culte de Sainte Colombe, cette dévotion évoluant au cours des siècles vers l’abbaye royale de Sainte Colombe, puis vers la Chapelle actuelle, situées près de la fontaine d’Azon.
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Giovanni Baronzio 1340 : Sainte Colomba sauvée par un ours.
Milan, Pinacothèque de la Brera 
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Giovanni Baronzio 1340 : la décapitation de sainte Colomba.
  Milan, Pinacothèque de la Brera
  • L'empereur Aurélien  ne survit que peu de temps à la martyre, alors qu’il prépare une expédition contre les Perses dans le but de reprendre la Mésopotamie il est assassiné en 275 à Cænophrurium (Actuellement Çorlu, au nord-ouest de la Turquie), victime d’un complot ourdi dans son entourage. La répression impitoyable des désordres de tout genre auxquels l’anarchie militaire a habitué les officiers supérieurs, Aurélien s’est attiré la haine de beaucoup d’entre eux.
Dans la période troublée du IIIe siècle, où l'existence même de l’empire romain était menacée, de l’intérieur et de l’extérieur, la figure de l’empereur Aurélien émerge avec une force exceptionnelle. Il avait fortifié Rome de murs qui existent encore. Doué de grands talents, on lui a reproché une cruelle sévérité.
54023619.jpg La Fontaine d'Azon, de nos jours ,  près de Saint Denis-lès-Sens (Saint Clément)
 Les lieux de culte et édifices religieux dédiés à Sainte Colombe, à Saint Denis-lès-Sens 
Chronologie
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mardi 3 décembre 2013

Vers la séparation de l'Eglise et de l'Etat, les conséquences à Sens


 Jusqu’ à la Révolution
, divers ordres religieux se sont installés à Sens ou dans un proche périmètre. Les bouleversements politiques à l’échelle de l’Etat qui vont s’en suivre vont les voir disparaître. Des décisions qui porteront leurs fruits et qui mèneront à la loi portant sur la séparation des Eglises et de l’Etat,  promulguée le 9 décembre 1905.
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Plein format: cliquez sur l'image
Constitution civile du clergé du 12juillet 1790 
Etampes 1791, source BNF / Gallica
ftp://ftp.bnf.fr/694/N6944591_JPEG_1_1DM.jpg
- Mrs les noirs lancent leur venin anti-constitutionel, contre les decrets 
de l'auguste Assemblée nationale sur l'abolition des pouvoirs temporels du clergé
- Mrs les evêques du côté gauche, prononcent le serment civique décreté le 27 9.br
"Je jure de maintenir la Constitution décretée et acceptée,et d'être fidele à la nation, à la loi et au Roi "

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vendredi 27 septembre 2013

En 1429, la chevauchée de Jeanne d’Arc passe par Sens


Face à la défense acharnée des parisiens, le roi Charles VII ordonne la levée du siège de Paris en septembre 1429. Jeanne d’Arc qui est de la bataille est blessée. Mais elle doit bientôt rejoindre la Loire pour continuer sa mission. Son chemin passe par Sens.
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Portrait de Jeanne d'Arc (1429 - 1431)
selon une miniature du XV° siècle, musée de Rouen

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mercredi 31 juillet 2013

Sens ville gallo-romaine


Bien avant que la Gaule ne soit colonisée par l’envahisseur romain, les Sénons, fier peuple gaulois, s’étaient établis dans la région. En 390 av. J.-C. , sous la conduite de leur chef Brennus, Rome, pas encore éternelle, était tombée sous leur coups. Trois siècles plus tard, César terminera en vainqueur la Guerre des Gaules. Les cités et les campagnes gauloises vont devoir s’adapter à une nouvelle forme de société. 
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Plan de la ville romaine
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mardi 25 juin 2013

Quand Sens était une ville fortitifiée

Des portes qui laissaient entrer le voyageur dans la ville jusqu’au début du XIX eme siècle,

Il n’en reste plus rien. Seules subsistent quatre tours et de nombreux pans de murailles encore visibles le long des boulevards extérieurs. Comme ceux qui viennent d’être mis au jour à l’entrée de la rue Thénard.
la-porte-saint-antoine-coll-sas-bis.jpgLa porte Saint Antoine (Coll SAS)
La porte Saint Antoine : Jacques Rousseau dit de cette porte : Elle a encore moins d’avantage que celle de Saint Didier, toute sa force consiste en un double fossé qui est au devant de deux terrasses qui l’environnent, un corps de garde et quelques murailles en bas, à la faveur desquelles on peut estre à couvert de la veüe des ennemys et d’où pourtant on peut les combattre. Elle a aussi sa grille, ses tours et une chambre au dessus pour retirer les bourgeois quand ils montent la garde. On l’appelle la Porte des Chanoines à cause que ce sont eux qui la gardent en temps de guerre.
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La porte Notre-Dame en 1828 (Coll SAS)
La porte Notre-Dame : Elle était devancée de deux ponts levis qui enfermaient un corps de garde. Deux terrasses le couvraient et deux grosses tours soutenaient la porte. Rousseau précise encore qu’au dessus est une grande chambre avec quatre tourelles à chaque coing et leurs chapiteaux couvertz d’ardoises pour tenir les soldatz et leurs armes la nuict pour la garde en temps de guerre. De la même chambre pend une grille dont l’aspect donne l’effroy. Elle est de bois quarré et des pointes de fer qui n’assomment pas seulement ceux qui s’y trouvoyent dessous, mais font encore une barricade à tous les escadrons qui s’empresseront   d’entrer. Le seul feu peut la détruire. Elle avait reçu le nom de porte Saint Léon  avant celui de Notre-Dame au XIVème siècle. En 1436, les incursions des Anglais avaient obligé de murer cette entrée et d’en détruire l’avant pont. Charles VII, pendant son séjour à Sens, du 11 au 30 août 1437, donna ordre de la démurer et de refaire l’avant pont. En 1794, elle fut «baptisée» porte des Sans-culottes et fut condamnée à la destruction pendant l’hiver 1831-1832 à la suite de délibérations prises par le Conseil municipal le 7 décembre 1831. C’est par cette porte que les archevêques faisaient leur entrée dans leur cité archiépiscopale.
La porte Formau : Elle n’avait que peu d’importance car elle ne s’ouvrait sur aucune route. C’est de la porte Notre-Dame que partaient celles de Troyes et d’Alise. En sortant on trouvait le grand réservoir appelé aujourd’hui le Gué Saint Jean qui alimentait les fossés des eaux empruntés à la Vanne. Les pilastres  qui la remplaçaient furent démolis par décision du Conseil en 1882.
porte-saint-hilaire-cpa-sens-bis.jpgLa porte Saint Hilaire et la tour de la brèche
défendue par les habitants de Courlon lors du siège de la ville par Henri IV en 1590.
(carte postale ancienne)
La porte Saint-Hilaire : C’était une porte secondaire que l’on murait en cas d’attaque. Elle tirait son nom de l’église dédiée à saint Hilaire de Poitiers qui s’élevait derrière l’enceinte.
POTERNE-2-bis.jpg
La Poterne de Garnier du Pré (carte postale ancienne)
La poterne de Garnier du Pré : Avant 1358, une ruelle portant le nom de cette porte établissait une communication facile pour les habitants avec la Maison-Dieu, bâtie avant 1208 (vers l’actuelle Caisse d’Epargne) et dotée par Garnier du Pré et le couvent des Frères Mineurs, (vers l’ancienne Chambre de Commerce) établis à l’extrémité nord du Faubourg St Pregt.
la-porte-dauphine-coll-sas-bis.jpgLa porte Dauphine (Coll SAS). bis
La porte Saint-Pregts ou Commune, porte Dauphine l’abbé Rousseau écrit : Pour la force, elle ne cède en rien aux autres. Elle a deux ponts levis qui ont chasqu’un un corps de garde au dessus. Elle est flanquée de deux boulevardz gros et épais qui la couvrent par ses dehors tant du costé du midy que du couchant… On l’appeloit autrefois la porte de St Pregts, à cause qu’elle sert pour aller dans ce faubourg. En 1564, une sentence du baillage de Sens condamna Simon Bobard, geôlier des prisons civiles, à sonner chaque soir, à 9 heures, la cloche de la porte Commune pendant une demi-heure, et les maires et échevins à le tenir clos et couvert en ladite porte et à le fournir de cordes. Les assemblées de la commune étaient annoncées au son de cette cloche et une amende de douze deniers punissait les absents. La porte fut démolie en  1772 pour être remplacée en 1777  par un arc monumental chargé de rappeler le souvenir du Dauphin de France, fils de Louis XV, inhumé dans la cathédrale. L’arc triomphal fut encore appelé porte de la Fraternité en 1848, porte d’Alsace en 1872 avant d’être démoli le 8 février 1882.
la-porte-saint-remy-coll-sas-bis.jpgLa porte Saint Rémy. (Coll SAS) 
La porte Saint Rémy : Elle est ainsi décrite par J. Rousseau : La porte Saint Rémy a retenu ce nom du monastère de St Rémy qui estoit autrefois sur les bordz de ce fossé (emplacement de l’école du Cours Tarbé). Elle n’est porte qu’en de certains temps, car on la mure quand certaines occasions le demandent. Elle est néanmoins porte de la ville faite exprès car elle a deux tourelles à ses deux costés, comme les maîtresses portes. Les restes de cette porte ont disparus en 1830. Le 15 mai de cette année là, le Conseil autorisa le maire de Sens à la faire démolir, ainsi que les tourelles qui l’accompagnaient.
Gérard DAGUIN
Documentation : Bernard Brousse, SAS, Virginie Garret, Cerep 5, rue Rigault Sens. Gustave Julliot, Essai sur l’enceinte de la ville de Sens.

Des lieux et de hommes. Quand Sens était une ville fortifiée

L’enceinte romaine formant les remparts de la ville avait la forme d’un ovale allongé, dont le plus grand axe, d’ouest à l’est mesurait environ 850 mètres. Du nord au sud, il mesurait environ 400 mètres. C’est l’amande d’aujourd’hui. 
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Plan de la ville de Sens en 1805 
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mercredi 19 juin 2013

Champigny sur Yonne le 18 juin 16 H 35

Finalement cet orage qui arrivait menaçant, à grande vitesse sur Champigny .... s'en est allé ailleurs évitant notre village!




mardi 21 mai 2013

Sens: Le 18 mai 1913 Il y a cent ans, on inaugurait le pont Lucien Cornet



Dans les temps anciens, on comptait, à Sens, plusieurs ponts qui n’avaient pas forcement le même emplacement que les ponts actuels. Avec la modernisation de la ville ils ont laissé place à de nouveaux axes qui accueillent près de 15000 véhicules par jour. 
L’existence d’un pont sur l’actuel bras principal de l’Yonne est attestée au XIVème siècle : en 1374 on érige une tour de défense, dite «Tour Saint Maurice» en partie sur la terre ferme et en partie sur la sixième et dernière arche du pont en vue de protéger les moulins à blé construits sous les arches. Cette tour fut démolie en 1696. Ce pont, hault et ancien, appelé Grand-pont ou bien encore, le pont de la Grande Yonne, sera à l’honneur sous Charles VI en 1414 qui promulguera un édit à propos du commerce des vins. Parmi ceux que l’on vendait à Paris, il en distinguait quatre sortes : les vins français provenant des crus situés en aval du pont de Sens et de la vallée de l’Oise, les vins de la Loire, les vins de Bar-sur-Aube et les vins de Bourgogne, récoltés en amont du pont de Sens. (1)
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Le pont d'Yonne et le coche par eau en 1822
Au cours des siècles qui vont suivre le pont va être réparé, rafistolé, élargit, consolidé. En 1436, les maîtres charpentiers remplacent des chevrons vermoulus, en 1437, on refait le pavage, en 1438, les arches, en 1540 encore des chevrons, en 1697, suite à une nouvelle crue, des travaux de consolidation… Un chantier régulier, qui va durer jusqu’à la date de sa démolition : L’an 1739, le pont scitué du costé et proche dela Porte d’Yonne, cy-devant composé de six arches en pierre de tailles a été détruit et reconstruit à neuf sur trois arches en grés dur, tiré des carrières de Marsangy et de Maslay-le-Roy, en la manière qui suit, sous les directives de Germain de Beaufrand (Boffrand): le pont prévisionnel en bois a été commencé le lundy huit juin 1739 et finit le 15 aoust audit an. Pendant cette construction, l’on a commencé à détruire l’ancien pont après quoy l’on a commencé à battre les pieux de fondation du pont de pierre le vendredy 28 aoust 1739. On a continué l’édifice jusqu’au 15 octobre 1740, jour auquel on a mis la troisième assise de la pile qui est du côté de la ville… On a élevé les arches en 1741 et le tout a été fini en 1742, présente année. (2) Mais en 1760, un changement de direction du cours d’eau se produisit. Un amas de sable et de graviers se forma en amont de l’ile de Kley, dans le bras principal de la rivière, obstruant le passage de l’eau. En 1892, il faudra détruire l’ile qui devenait gênante pour la navigation. Au début du XXème siècle, ce grand pont apparait comme un obstacle à la circulation. Son peu de largeur, sa forme en «dos d’âne» et l’étroitesse du passage entre les arches obligèrent à le remplacer par un pont plus moderne.

Un fier remorqueur appelé «Le Sénonais»
La décision d’engager des travaux ne fut prise que le 26 février 1906. Mais, refrain bien connu, la ville n’avait pas les finances nécessaires à    l’entreprise. Il fallut solliciter l’aide de l’Etat qui, grâce aux relations de Lucien Cornet, décida en mai 1907 de prendre l’ensemble des dépenses à sa charge. Pour ne pas interrompre la circulation, une passerelle provisoire fut jetée entre le vieux pont et l’église Saint Maurice. Le travail de démolition s’avéra assez complexe à cause de la belle résistance des matériaux utilisés au XVIIIème siècle. Encore fallait-il laisser libre le passage des péniches, tirées, à l’approche du chantier, par un fier remorqueur, le «Sénonais», mis gracieusement à la disposition des mariniers par l’Etat.
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Le vieux pont en démolotion, le 21 janvier 1910 (Coll SAS) 
Survint la grande inondation de janvier 1910. La fureur des eaux emporta alors les pontons de bois préparés pour soutenir la passerelle et on eut des craintes pour la passerelle elle-même. L’accès en fut interdit et les sénonais, fidèles à eux-mêmes, râlèrent, maugréant contre les gens de l’art, incapables de construire un pont résistant comme l’ancien à la force du courant depuis des siècles. 
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Le vieux pont et la passerelle provisoire (Coll SAS) 
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Le pont d'Yonne lors de sa reconstruction 
L’inondation passée, la destruction du pont put reprendre et le 15 octobre 1911 et Lucien Cornet en posa la première pierre : un bloc de calcaire récupéré de l’ancien ouvrage, symboliquement remployé dans le nouveau. Dans cette pierre, creusée d’une cavité, on inséra un coffret de plomb contenant des documents municipaux et des monnaies françaises de 1911. Dix huit mois seulement seront nécessaires pour la construction du pont neuf avec, modernité s’il en faut, des passages prévus sous les trottoirs pour les canalisations d’eau, de gaz et d’électricité. De plus, la municipalité avait tenu à faire éclairer la chaussée par «des candélabres à 3 branches avec globes ronds, dépolis, d’un bel effet décoratif». Et le poète, qui n’a pas toujours raison écrira : Le nouveau pont, comme un zéphir/Sera léger, c’est trèsprobable/Car on prendra pour le bâtir/De la plume…de contribuable. De fait, il en coûtera 815 000 francs à l’Etat. (3) Le nouveau pont fut livré à la circulation le 1er décembre 1912 mais l’inauguration officielle n’eut lieu que le 18 mai 1913 en présence de Jean Résal, inspecteur général des Pont et Chaussées, auteur du pont Alexandre III à Paris. En 1976, les lampadaires du pont Lucien Cornet, rongés par la rouille, qui avaient vu partir les Pioupious de 1914 et du s’éteindre lors des couvre-feux de l’occupation, ont été remplacés. Réhabilités, deux d’entre eux sont désormais les lumières du théâtre.
Gérard DAGUIN
Documentation : Bernard Brousse, SAS, Virginie Garret, Cerep 5, rue Rigault Sens. 1, Jeanton, L’édit de Charles VI sur le commerce des vins à Paris.2, Cartulaire Sénonais, Balthazar Taveau. 3, Sens de la Belle Epoque à la Libération, Denis Cailleaux.

La croix du Grand pont
Lorsque germain Boffrand fit construire le nouveau pont, une croix de pierre y fut érigée et bénite le 1er mai 1747. En 1787, elle sera remplacée par une croix de fer, due au secours de quelques âmes pieuses.  Sa bénédiction fut célébrée le 20 mai. Vint la Révolution. Episode de déchristianisation : «Irrités de leur respect pour la croix qui domine l’arche maîtresse, les sans culottes de Saint-Savinien complotèrent d’arracher et de briser ce dernier signe de la superstition. Mais arrivés à la tête du pont, ils trouvèrent la place occupée par un groupe compact de mariniers, calmes et résolus, marchant à petits pas, répondant à toutes les provocations par ces simples mots : Retournez donc chez vous ! ». Pendant la terreur, elle fut enlevée et vendue à un serrurier comme mobilier national. Mais le Christ, qui était en bronze doré avait été mis en lieu sûr par le curé de la paroisse. D’autres alertes suivirent encore : en 1814, les mariniers la démontèrent pour la soustraire aux boulets alliés ; en 1830, un projet de destruction fut abandonné lorsqu’un des acteurs déclara que «ça ne porterait pas bonheur !». Elle ne fut condamnée que le 4 décembre 1909 à la démolition du pont. La croix et  une partie du parapet du pont Boffrand sont toujours visibles rue Jossey  dans la cour de la Maison  Jean Cousin qui fut un temps un musée du patrimoine local … On peut encore lire sur ses montants l’inscription suivante : Du temps de M. Corot, curé. Faite par Flogny. 1797. *
*Sens de la Belle Epoque. Denis Cailleaux.
Rubriques connexes 

Germain Boffrand 

Ingénieur du duc de Lorraine. Inspecteur général des Ponts et Chaussées. 
Né le 16 mai 1667 à Nantes, Loire-Atlantique (44), Pays de la Loire, France
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La crue de l'Yonne du 21 au 23 janvier 1910, Sens sous les eaux

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Date de dernière mise à jour : 21/05/2013